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Mon Bilan RSE

Travailler, c'est dire qui l'on est !

 

Voici mon bilan RSE 2023 et quelques réflexions associées que j’avais envie de partager avec vous. Il n'est pas conçu à partir des dogmes de la RSE mais à partir de mes impacts réels et de mes convictions.

De nombreuses enquêtes montrent que les salariés attendent de leurs entreprises des initiatives RSE urgentes, concrètes, locales, pertinentes et mesurées. A quoi bon vouloir sauver la planète si l’on ne fait pas attention à son voisin, collègue, client, usager, fournisseur ou sous-traitant. Un enjeu majeur pour des engagements collectifs que recherchent les chefs d'entreprises.

L’ADN de mon travail, mon entreprise à mission à moi est au coeur de la définition de l’activité de Service. « modifier l’état du bénéficiaire et / ou de son environnement ». Une symbiose avec des parties intéressées autour d’une création de richesses collectives.  Je vois mon activité comme un accélérateur de compétences et de création d’opportunités. Avec des modes de gouvernances plus horizontaux pour que les talents s’expriment autour du travail et de la notion de performance.

Comme la plupart des gens, je cherche tout simplement à être utile. 

Analyse du Cycle de Vie environnemental de mon activité (ACV)

Je dirige maintenant Synergies Conseil à partir de mon domicile. Je suis donc hybride entre une activité intellectuelle et relationnelle chez mes clients et du télétravail. Mes impacts environnementaux significatifs sont essentiellement des km parcourus, l'utilisation d'un ordinateur, d'un smartphone et du stockage de données (zéro papier).

Bien plus proche du profil d'un consommateur que d'une entreprise, j'ai donc choisi de faire mon bilan carbone à partir de l'outil Nos Gestes Climat et l’Association 2 Tonnes. Il est plus représentatif de mes impacts réels. Ce n'est pas difficile et cela m'a pris 15 mn. 

L’objectif fixé par l'accord de Paris (2015) est d’arriver en 2050 à 2 tonnes d’impact carbone par an et par personne pour une moyenne actuelle française de 9,5 tonnes.

Mon bilan 2023 est de 6 tonnes par an

Mes points faibles sont essentiellement liés au fait que j’ai deux domiciles, l’un en région parisienne et l’autre en Normandie. Il n'est pas lié aux transports car j'ai un véhicule électrique. Conscient que ce n’est pas une solution totalement fiable, j’ai néanmoins voulu me mettre en mouvement et tester quelque chose de nouveau. Le coût de l’électricité me permet de financer en grande partie ce véhicule. D’après les spécialistes, celui-ci a déjà atteint sa zone d'efficacité carbone (plus de 150 000 Km parcourus avec une batterie de 60 kw).

 

Compensations Carbone

Passionné de jardins, je conçois depuis 20 ans un jardin de 3 hectares en Normandie. Situé au milieu de nulle part, en zone Narura 2000 et Ramsar, j’y ai totalement créé un espace ou s’associent une maison traditionnelle en torchis, un potager, un étang naturel, des espaces de jardins à l’anglaise et à la française et un sous-bois. Une serre « faite maison » me permet de développer mes propres semis et de cultiver en toutes saisons. J’applique quelques règles de permaculture mais je cherche surtout à m’inspirer de son triptyque originel : nourrir la terre, nourrir les hommes, nourrir les relations. Mais aussi faire pousser des idées. De quoi inspirer mon approche de l’entreprise.

Evidemment tout est cousu main, sans pesticides, avec du compost, des eaux récupérées et un puit de forage. Toutes les matières organiques sont recyclées et je produis moi-même certains engrais (compost, consoude, orties, cendres de bois, marc de café…). Je produis mon propre bois de chauffage et suis passé au poêle à bois pour diminuer le chauffage électrique.

Aux 6 tonnes de mon bilan carbone, je peux retirer :

  • 1 tonne liée à la capture du carbone par mon étang (source Cargo)
  • Quelques centaines de Kg liés aux près de 100 arbres plantés

Je peux donc dire que je suis en dessous des 5 tonnes par an et sur la bonne trajectoire.

En entretenant ces 3 ha je contribue à la biodiversité locale (économique, végétale et animale), à la décarbonation et à une réflexion urgence du positionnement de l’homme dans son environnement. Il ne me reste que 3 tonnes à récupérer avant 2025 pour être aux 2 tonnes souhaitées. Sauf si je prend trop l'avion pour faire du tourisme, bonne nouvelle, c'est jouable ! A quoi cela sert de faire 20 fois le tour du monde si on n'a pas fait au moins une fois le tour de soi-même.

Je ne suis pas un survivaliste. Il m’arrive d’utiliser un peu de chimie si elle est bio compatible. En bon normand je mange même de la viande. J’ai simplement beaucoup diminué la viande rouge et la côte de boeuf.

 

Quand les sangliers conseillent les consultants

Récemment, j’ai été envahi par des sangliers qui ont détruit 80 % des pelouses de mon jardin !!! J’ai été surpris par ma réaction. Ni rejet ni colère ! La nature est efficace pour réguler les émotions négatives. Un Lieutenant de Louveterie dépêché sur place m’a renseigné sur les comportements des sangliers. 2 laies et leurs petits avaient élu domicile dans mon jardin trop ouvert aux herbages environnants. Mon jardin leur proposait des vers de terre de meilleure qualité. Inutile de faire de mon jardin une enceinte fortifiée. Un renforcement simple de la clôture délimite maintenant mon espace personnel. Je laisse aux sangliers de grands herbages entretenus pour leur maintenir une nourriture accessible. Malgré les croyances, la cohabitation est alors possible à moindre coût et au plaisir de les savoir autour de moi avec les chevreuils, les biches, les renards, les cigognes ou les rapaces diurnes et nocturnes. Pareto n’aurait pas fait mieux !

Cela m’a permis de cohabiter avec eux. Une nouvelle forme de « diplomatie inexplorée » pour s’insérer dans le vivant comme le propose le philosophe Batiste Morizot. Une coopération nécessaire et utile dont nous avons perdu le savoir-faire ancestral. Cette expérience m'a permis de réfléchir aux techniques d'audits et de conseil ou j'entre toujours, un peu par effraction, dans le territoire des autres. Et de me rappeler qu'auditer veut dire écouter, observer, comprendre et cohabiter avec l'autre ! Belle leçon de sciences naturelles.

 

Objets connectés et systèmes d'informations : plutôt attiré par ces nouveaux objects, j’ai appris à me servir de leurs côtés positifs et de m’éloigner de leurs aspects toxiques. Je limite considérablement leurs sollicitations. Je me suis sevré des dernières versions systématiques de smartphones et réfléchis mieux aux usages et aux impacts de ces outils ! Je sauvegarde au minimum mes données sur le Cloud et privilégie les disques durs physiques. Sur tous ces points j’arrive encore à être à l’heure même avec un métro de retard !

Comme beaucoup, je développe aussi les visio-conférences ce qui permet de diminuer très sensiblement les coûts et les impacts des déplacements. Je fais évoluer mon modèle économique et mon approche du conseil en intégrant les nouveaux besoins de mes clients.

Il va de soi que je suis aussi très attentif à ma santé comme à celle de mes clients ! La santé physique, psychique et sociale comme le définit l'OMS. C’est un capital qui s'épuise très vite. La santé est une capacité d'agir (Yves CLOT) et donc une ressource importante dans l'organisation du travail. Mon expérience et mes formations me permettent de développer de la prévention primaire partout où c’est possible. Le respect de la dignité, la diversité des idées, des personnes et des pratiques, le droit à l’erreur et le test and learn sont des aspects essentiels de mes activités de coaching, de formations et de conseil.

 

Expériences clients et symétries des attentions

Avec notre système économique devenu non maîtrisable , les notions de territoire et de local reviennent en force. L'analogie du territoire et du jardin est une approche intéressantes qui ouvre des possibles sur les frontières, les besoins, les symbioses et les richesses collectives de ces territoires. Sans s'insérer dans un territoire, nous sommes ethno-centrés comme le dirait Pascal PICK. Le tout à l’égo est à l'origine de nombreux échecs d'entreprises par manque d'écoute de leurs éco systèmes !

Nous passons alors d'une promesse de symétrie des attention à celle de la symétrie des intention. Les valeurs disparaissent comme neige au soleil. Comme dans la nature, ce sont toujours les signaux faibles qu’il faut entendre avant qu’il ne soit trop tard. Nous avons une bouche, deux oreilles et deux yeux, sachons nous en servir en proportion.

Le concept de mon travail vise à accélérer les compétences individuelles et collectives d’une entreprise. J’essaye de concevoir des parcours à partir d'une expérience systémique et basées sur les priorités du terrain, les règles de l’art et les besoins des parties intéressées.

Chaque parcours client permet donc :

  • de faire un dessin à dessein, c’est à dire bien designer son projet d’entreprise. Le pourquoi avant le comment
  • de développer l’entreprise apprenante  : connaître le terrain et faire les choses soi-même. Le retour du Do It Yourself anti consumériste préconisé par les punks. Tout ce recycle !
  • d'aller au rythme de l’autre. Dans une chaine de valeur, c’est toujours le maillon faible qui casse en premier. Autant en prendre soin
  • d'accepter le sauvage autant que le conforme pour obtenir l’innovation et l’intelligence collective
  • parfois ne rien faire, juste observer et apprendre, en économisant ses ressources, la réflexion précédant par nécessité l'action dans ce monde out tout va trop vite

Christophe Dejours nous dit : « la coopération ne coûte pas et ne s’use pas. Plus on s’en sert et plus elle produit ! » Un capital immatériel qui devrait intéresser tous les financiers.

Au lieu d’être une vitrine de ce que je fais, mon site internet est un engagement de ce que je veux être. Steve Job le disait : « ce n’est pas le quoi que les gens achètent mais le pourquoi ».

La bio diversité est un facteur clé de la résilience du vivant. 4 milliards d’années de vie sur terre sont une source d’idées inépuisable et gratuite pour trouver des solutions efficaces. La page Pépinière d'Idées propose de nouvelles approches pour les entreprises. 

 

Et pour 2024... une offre qui continue à faire sens

Je compte continuer à rechercher une cohérence entre mon travail et le reste de ma vie. J'ai déjà les chantiers suivant en cours : 

  • une montée en puissance du site en Normandie pour accueillir des séminaires d’entreprises
  • la plantation d’arbres pour le bois de chauffe
  • l’étude d’une solution de panneaux photovoltaïques pour gagner en autonomie

Je ne doute pas que d'autres opportunités s'offrirons à moi.

Au final, mon offre peut se résumer à contribuer aux logiques de performances locales, autonomes et résiliantes tout en baissant notre emprunte carbone partout où c’est possible.

Cela vous parait peu ? C’est pourtant énorme à l’échelle d’un homme ! Et ce n’est que le début. Si les actes sont limités, la réflexion qu’ils engendrent est exponentielle. Le jardinage est un art éphémère et durable. Comme le dit le proverbe « ce n’est pas la destination qui compte, mais le chemin ». Mon objectif est de réapprendre ce que les anciens savaient, à savoir une connaissance pragmatique et concrète de la performance, de la qualité, de la coopération et de la résilience. Cette expérience alimente une réflexion philosophique et économique de notre monde et de celui de l’entreprise. Cela augmente véritablement mes compétences et diminue mon éco-anxiété, le tout sans chimie et sans algorithmes.

Ma démarche RSE ne résout pas tous les problèmes de la planète. Mais elle m’a appris une belle chose que les chefs d’entreprises peuvent s’approprier. Ce n’est pas moi qui fait mon jardin, c’est mon jardin qui me fait. Question de sens ! Un changement de logiciel dont nous avons absolument besoin… avec une open source garantie RGPD.

Le seul réchauffement qui vaille est la chaleur humaine. Et par les temps qui courent, il est urgent de se rappeler de la phrase de Pierre Desproges « L’ouverture d’esprit n’est pas une fracture du crâne » !